Articles

  • Articles

    Historiographie des fêtes de l’Ours du Vallespir

    1. Une identité territoriale             Depuis les années soixante, la mutation accélérée de nos sociétés, qui a fait disparaître beaucoup de coutumes, a transformé les fêtes de l’Ours en manifestation identitaire. La préoccupation de la communauté a alors été la défense et le maintien des traditions – de forme générale – aboutissant ainsi à la création d’une véritable identité vis-à-vis de celles-ci. Ainsi, les femmes et les enfants ont pu réellement prendre part au Carnaval et, en définitive, à la fête de l’Ours. Car Carnaval était jusqu’alors une fête d’hommes. Par exemple, le ball de l’encadenat de Prats de Molló n’était dansé que par eux[1] jusqu’à la seconde guerre. Certes, les femmes étaient poursuivies par l’Ours, mais uniquement…

  • Articles

    El ball de l’Ós de Céret

    Histoire d’une fête de l’Ours en Vallespir « On se réveille ; il paraît que les derniers jours seront mouvementés. On nous annonce, en effet, pour mardi, dans l’après-midi, le ball de l’ours. Il y a bien des années que cette vieille farce catalane n’a pas été exécutée à Céret. Ce sera du nouveau pour les habitants de notre ville. »[1].  Devenues le symbole identitaire de trois villages du Vallespir (Prats-de-Mollo, Arles-sur-Tech, Saint-Laurent-de-Cerdans), les fêtes de l’Ours étaient pourtant aux XIXe et XXe siècles bien implantés dans l’ensemble des Pyrénées-Orientales. Perpignan, Py, Villefranche-de-Conflent, Amélie-les-Bains ne sont que quelques lieux où l’on retrouve des traces de ce rituel carnavalesque. Mais voilà, Céret, sous-préfecture et capitale du…

  • Articles

    La sardana en Catalogne Nord

    Deux danses, un territoire Introduction  La sardana longue est aujourd’hui considérée comme la danse la plus typique de Catalogne. Lorsqu’on utilise le terme de sardana, on désigne à la fois la danse et la musique. La première est immuable. Comportant une chorégraphie établie depuis le milieu du XIXe siècle, son déroulement, bien que complexe, est connu de tous. La musique, quant à elle, est illimitée. Ce sont des centaines de sardanes qui sont composées chaque année et d’une ballada (le moment où l’on danse) à l’autre, les sardanes jouées ne sont jamais les mêmes. L’orchestre qui produit cette musique porte le nom de cobla et possède actuellement onze musiciens qui jouent douze…

  • Articles

    Les courses de taureaux en Vallespir

    Le voyageur découvrant la Catalogne Nord au XIXe siècle est frappé par deux constats, récurrents dans les mœurs du pays. Plus qu’ailleurs, les Catalans aiment les fêtes, où ils peuvent danser et se masquer ; plus qu’ailleurs, ils aiment les courses de taureaux. Quand ils le peuvent, ils n’hésitent pas à mêler ces deux plaisirs. C’est ainsi que pour Carnaval, de nombreux villages[1] réalisent le Bou Vermell, satire des joutes taurines où l’animal — fabriqué à l’aide d’une armature métallique recouverte d’un grand drap rouge — va poursuivre des jeunes filles dans les rues égayées. Mais ce pseudo-taureau n’apparaît qu’aux alentours de Mardi Gras. Les courses de taureaux, elles, se produisent toute l’année. Joseph-Barthélémy Carrère,…

  • Articles

    La Marfa du Vallespir

    La paillasse et ses taureaux de Carnaval Le voyageur découvrant la Catalogne Nord (Pyrénées-Orientales sans les Fenouillèdes) au XIXe siècle est frappé par deux constats, récurrents dans les mœurs du pays. Plus qu’ailleurs, les Catalans aiment les fêtes, où ils peuvent danser et se masquer ; plus qu’ailleurs, ils aiment les courses de taureaux. Quand ils le peuvent, ils n’hésitent pas à mêler ces deux plaisirs. C’est ainsi que pour Carnaval, de nombreux villages[1]réalisent le Bou Vermell, satire des joutes taurines où l’animal — fabriqué à l’aide d’une armature métallique recouverte d’un grand drap rouge — va poursuivre des jeunes filles dans les rues égayées. Mais ce pseudo-taureau n’apparaît qu’aux alentours de Mardi…